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Page:Physiologie du gout, ou meditations de gastronomie transcendante; ouvrage théorique, historique, et à l'ordre du jour, dédié aux gastronomes Parisiens (IA b21525699).pdf/237

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ments, au contraire, provoquent doucement le sommeil : tels sont ceux où le lait domine, la famille entière des laitues, la volaille, le pourpier, la fleur d’oranger, et surtout la pomme de reinette, quand on la mange immédiatement avant de se coucher.

suite.

97. — L’expérience, assise sur des millions d’observations, a appris que la diète détermine les rêves.

En général, tous les aliments qui sont légèrement excitants font rêver : telles sont les viandes noires, les pigeons, le canard, le gibier et surtout le lièvre.

On reconnaît encore cette propriété aux asperges, au céleri, aux truffes, aux sucreries parfumées, et particulièrement à la vanille.

Ce serait une grande erreur de croire qu’il faut bannir de nos tables les substances qui sont ainsi somnifères, car les rêves qui en résultent sont en général d’une nature agréable, légère et prolongent notre existence, même pendant le temps où elle paraît suspendue.

Il est des personnes pour qui le sommeil est une vie à part, une espèce de roman prolongé, c’est-à-dire que leurs songes ont une suite, qu’ils achèvent dans la seconde nuit celui qu’ils avaient commencé la veille, et voient en dormant certaines physionomies qu’ils reconnaissent pour les avoir déjà vues, et que cependant ils n’ont jamais rencontrées dans le monde réel.

résultat.

98. – L’homme qui a réfléchi sur son existence physique, et qui la conduit d’après les principes que nous développons, celui-là prépare avec sagacité son repos, son sommeil et ses rêves.