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Que, vers le milieu de la nuit, une collation savante vienne rendre à tous une vigueur nouvelle ;

Que les servants soient beaux et bien vêtus, l’illumination parfaite ; et, pour ne rien oublier, que l’amphitryon se soit chargé d’envoyer chercher et de reconduire commodément tout le monde.

Cette fête ayant été bien entendue, bien ordonnée, bien soignée et bien conduite, tous ceux qui connaissent Paris conviendront avec moi qu’il y aurait dans les mémoires du lendemain de quoi faire trembler même le caissier de Lucullus.

En indiquant ce qu’il faudrait faire aujourd’hui pour imiter les fêtes de ce Romain magnifique, j’ai suffisamment appris au lecteur ce qui se pratiquait alors pour les accessoires obligés des repas, où l’on ne manquait pas de faire intervenir les comédiens, les chanteurs, les mimes, les grimes, et tout ce qui peut contribuer à augmenter la joie des personnes qui n’ont été convoquées que dans le but de se divertir.

Ce qu’on avait fait chez les Athéniens, ensuite chez les Romains, plus tard chez nous dans le moyen âge, et enfin de nos jours, prend sa source dans la nature de l’homme, qui cherche avec impatience la fin de la carrière où il est entré, et dans certaine inquiétude qui le tourmente tant que la somme totale de vie dont il peut disposer n’est pas entièrement occupée.

lectisternum et incubitatium.

130. — Comme les Athéniens, les Romains mangeaient couchés ; mais ils n’y arrivèrent que par une voie en quelque façon détournée.

Ils se servirent d’abord de lits pour les repas sacrés qu’on offrait aux dieux ; les premiers magistrats et les