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Page:Physiologie du gout, ou meditations de gastronomie transcendante; ouvrage théorique, historique, et à l'ordre du jour, dédié aux gastronomes Parisiens (IA b21525699).pdf/300

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MÉDITATION XXVI.

poésie.

131. — À l’époque dont nous nous occupons, la poésie conviviale subit une modification nouvelle, et prit, dans la bouche d’Horace, de Tibulle et autres auteurs à peu près contemporains, une langueur et une mollesse que les Muses grecques ne connaissaient pas.

Dulce ridentem Lalagem amabo,

Dulce loquentem.

Hor.
Quæris quot mihi basiationes
Tuæ, Lesbia, sint satis superque.
Cat.
Pande, puella, pande capillulos
Flavos, lucentes ut aurum nitidum.
Pande, puella, collum candidum
Productum bene candidis humeris.
Gallus.
irruption des barbares.

132. — Les cinq ou six siècles que nous venons de parcourir en un petit nombre de pages furent les beaux temps pour la cuisine, ainsi que pour ceux qui l’aiment et la cultivent ; mais l’arrivée, ou plutôt l’irruption des peuples du Nord, changea tout, bouleversa tout ; et ces jours de gloire furent suivis d’une longue et terrible obscurité.

À l’apparition de ces étrangers, l’art alimentaire disparut avec les autres sciences, dont il est le compagnon et le consolateur. La plupart des cuisiniers furent massacrés dans les palais qu’ils desservaient ; les autres s’enfuirent pour ne pas régaler les oppresseurs de leur