doit pas s’en servir de manière à les salir ; et d’ailleurs chacun n’a-t-il pas une serviette pour les essuyer ?
Indécente ; car il est de principe généralement reconnu que toute ablution doit se cacher dans le secret de la toilette.
Innovation dégoûtante surtout ; car la bouche la plus jolie et la plus fraîche perd tous ses charmes quand elle usurpe les fonctions des organes évacuateurs : que sera-ce donc si cette bouche n’est ni jolie ni fraîche ? Mais que dire de ces échancrures énormes qui s’évident pour montrer des abîmes qu’on croirait sans fond, si on n’y découvrait des pics informes que le temps a corrodés ? Proh pudor !
Telle est la position ridicule où nous a placés une affectation de propreté prétentieuse qui n’est ni dans nos goûts ni dans nos mœurs.
Quand on a une fois passé certaines limites, on ne sait plus où l’on s’arrêtera, et je ne puis dire quelle purification on ne nous imposera pas.
Depuis l’apparition officielle de ces bowls innovés, je me désole jour et nuit. Nouveau Jérémie, je déplore les aberrations de la mode, et, trop instruit par mes voyages, je n’entre plus dans un salon sans trembler d’y rencontrer l’abominable chamber pot[1].
Il y a quelques années que les journaux nous annoncèrent la découverte d’un nouveau parfum, celui de l’hémérocallis, plante bulbeuse qui a effectivement une odeur fort agréable, ressemblant assez à celle du jasmin.
- ↑ On sait qu’il existe ou qu’il existait il y a peu d’années, en Angleterre, des