Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/100

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une croix abattue sur une tombe, je la redressai, et reconnus que c’était celle de ma mère. Ma mère, hélas ! je l’avais bien oubliée depuis qu’elle était là… Une larme s’échappa de mes yeux. Oh ! que cette larme me fit de bien !… Quand le jour vint, j’entrai dans Saint-Pierre-des-Moulirés, et m’agenouillai dans le confessionnal, où, averti par le sacristain, le desservant de la chapelle vint recevoir ma confession. Non seulement ce bon prêtre acheva de relever mon âme par sa douce morale, mais, sans s’expliquer davantage ce jour-là, il me dit que je lui avais été envoyé par la Providence, sans doute, car il aurait à me proposer le lendemain le moyen de me retirer d’une vie misérable qui menaçait de troubler ma raison, si elle ne me conduisait pas au crime.

Je fus exact le lendemain au rendez-vous qu’il m’avait donné. « Babandy, me dit-il, dans ce que je vais vous proposer, je dois vous prévenir que j’agis dans d’autres intérêts que les vôtres ; mais en vous voyant venir à moi, au moment où je cherchais un homme assez malheureux pour s’associer de