Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/128

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nesques que l’imagination et les songes de notre jeune officier y avaient ajoutés. Combien de fois, au lieu d’une simple mortelle, avait-il vu une fée ravissante, dont l’intervention merveilleuse était motivée, il est vrai, par la poétique exagération du péril qui menaçait sa tête. Ainsi ce n’était plus d’un écolier mutin qu’elle venait le défendre, et le fer dirigé contre sa poitrine n’était plus cet ustensile vulgaire que son nom seul relègue dans l’arsenal des combats burlesques ; il voyait, paladin égaré dans Arles, l’Homme de bronze descendre tout-à-coup de la tour de l’horloge, et, transformé en géant redoutable, brandir sa pique, haute comme le mât d’un navire, en lui criant de fuir ou de se préparer au trépas ; puis le lion de nos armoiries municipales hérissait aussi sa crinière, rugissait et s’élançait pour le dévorer ; sa perte semblait inévitable, lorsque Odille, dont alors il ignorait le nom, accourant à son secours sur un allège aérien, désarmait l’Homme de bronze, enchaînait l’animal furieux, et, étendant sur le paladin un voile magique, le conduisait dans son palais en-