Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/149

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je le crains en voyant avec quelle amertume tu parles de la restauration. Tu m’as dit souvent que tu m’étais dévoué autant et plus qu’à l’Empereur lui-même : eh bien ! mon ami, n’hésite donc pas entre nous deux…… J’ai abdiqué comme lui ; c’est moi que tu feras bien de venir joindre. Je ne te dicterai pas le récit des grandes choses que nous avons faites ensemble, pour parler comme le grand capitaine ; mais si tu as le moindre goût pour la charrue de Cincinnatus, je t’associerai à mes grands projets d’agriculture. Je veux me faire fermier : c’est ici une terre neuve à la culture ; il y a des marais à dessécher, des arbres à planter. J’aurais déjà même acheté un domaine si je n’espérais décider le propriétaire d’une terre que possédait jadis mon bisaïeul à me la rétrocéder, moyennant tout le bénéfice qu’il voudra. Cette terre s’appelle la Bellugue en langue arlésienne. La Bellugue est située dans une île et n’a pas moins d’une lieue de tour ; c’est une terre propre à faire une principauté aussi vaste que celle de Sancho à Barataria. Si un gouvernement t’allait