Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/151

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daignes les ingénues ; or, mon Odille en est encore une. Quelle douceur, mon ami ! J’essaie même quelquefois de la taquiner un peu pour lui donner des velléités d’impatience, à peu près comme tu faisais à la tourterelle de la signora Damilati, qui te mordit un jour jusqu’au sang ; mais non, impossible : mon Odille a moins de fiel que la tourterelle, elle ne sait ni mordre ni jouer des griffes. À côté d’elle, il y a aussi une dame qui t’imposerait le respect : c’est sa sœur, madame Ventairon ; celle-là a du caractère, et je l’appelle en riant mon colonel, tant elle a pris de l’empire sur moi par son bon sens, son esprit et ses vertus. C’est elle qui a élevé Odille dont elle est l’aînée de près de quinze ans ; elle a un fils, petit garçon de cinq ans, qui me crie : mon oncle ! du plus loin qu’il me voit, et que j’aime à faire danser sur mes genoux, pour m’exercer à y bercer bientôt son futur petit cousin ou sa petite cousine, peu m’importe. Mon cher Mazade, tu ne saurais croire comme tous ces doux noms de mari, de frère, d’oncle et de père m’ont rajeuni ; comme toutes les habitudes