Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/178

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musique militaire qui leur rappelait Berchigny… mais à peine avaient-ils traversé quelques rues qu’ils rencontrèrent les hussards hongrois du comte de Nugent. Mazade sourit avec amertume ; son ami retomba dans le sombre silence qu’il avait gardé depuis le Mas-des-Tours.

Ils franchirent le pont : au bout de quelques minutes Maurice Babandy embrassait sa femme et sa sœur ; il pressa sur son cœur sa fille, et oublia un moment le cadavre proscrit et les hussards étrangers. Quand il eut présenté Mazade à madame Babandy et à madame Ventairon :

— Eh bien, lui dit-il, avais-je tort d’en vouloir à l’Empereur ?

— J’en conviens, reprit Mazade, et pour une femme aussi jolie, je renoncerais presque à devenir général.

On soupa : pendant le repas, Babandy demandait des nouvelles de tous ceux qui l’intéressaient de plus près à Arles.

Quelques réponses l’affligèrent, car, dans le nombre étaient quelques amis qui, accusés de bonapartisme, avaient été forcés