Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/179

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de se cacher dans la ville ou de s’exiler dans les départements voisins. Les royalistes s’étaient persuadés que si le parti contraire les avait ménagés pendant les cent jours, ce n’était que parce que ce parti doutait que la fortune fût fidèle à l’Empereur. En conséquence ils se vengeaient non seulement de ce qu’ils avaient réellement souffert, mais des mauvaises pensées qu’ils supposaient à leurs ennemis. Enfin Babandy voulut savoir comment se portait Hector ; c’était le nom de son cheval de régiment dont, à son grand regret, il n’avait pu se servir dans cette dernière campagne.

— Hélas ! dit madame Ventairon, le pauvre Hector ! il nous a été enlevé par le Borgne.

— Enlevé par le Borgne ! et quel est ce Borgne ?

Madame Ventairon et Odille lui racontèrent alors comment le colonel Magnier aimait lui-même à se donner ce surnom. Le colonel Magnier était un ancien soldat de la république, devenu tout-à-coup un ardent royaliste, et que le comité de Marseille