Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/222

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veté. Quand un de ses camarades de collége ou de l’armée, parti du même point et parvenu à une certaine notabilité, le rencontre et lui demande : — Eh bien, que fais-tu, toi ? il lui en coûte de répondre : Rien. Il sent bien que le libéralisme impérial est une cause morte, et qu’il a trop de jeunesse et d’activité dans l’esprit pour s’attacher ainsi vivant à un cadavre. Son honneur n’y est nullement engagé, ni sa conscience. Il se laisse conduire par un vague respect humain, ou plutôt par la solidarité d’opposition que Mazade lui impose. C’est payer assez cher une amitié si égoïste, et j’ai peur que Maurice ne s’aperçoive un peu tard qu’il se laisse aller trop aveuglément aux impressions d’une antipathie politique qui n’est pas dans son cœur.

» Tu comprends, ma sœur, que j’ai de l’orgueil pour mon Maurice et que je voudrais le voir aussi haut placé qu’il le mérite. Il y a de la générosité de ma part à parler ainsi ; car, si déjà je me plains que la politique contemplative me dérobe un trop grand nombre des pensées de mon mari, que serait-ce s’il