Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que les yeux de M. d’Armentières cherchaient dans mes yeux le portrait de son idéale beauté, et je détournai mon regard au risque de paraître plus distraite que ne le demandait cette grave consultation. — Je vous parais peut-être bien ridicule, dit-il alors avec un ton moins déclamateur ; je n’ai donc pas eu tort de me faire honte à moi-même de cette chimérique imagination, et de me persuader qu’en attendant la réalisation de mes rêves de dix-huit ans, je risquerais de rester garçon jusqu’à l’âge où l’on est fort heureux d’un mariage prosaïque avec quelque veuve ou quelque vieille fille, parvenue tout juste au terme de ses illusions et de ses superbes dédains. Je viens donc savoir, ma cousine, si vous croyez qu’avec mon caractère, je puis loyalement promettre de faire le bonheur d’une femme dont je ne suis pas amoureux, qui n’est pas celle que j’avais choisie dans mes plans romanesques, mais qui s’offre à moi parée de toutes les séductions d’une riche dot, et prévenue en ma faveur par un ami puissant de ma famille ; en un mot, vous qui vous êtes mariée par amour, croyez-vous que l’a-