Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/246

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


« Ma chère sœur,

« Une légère indisposition a été la première cause du silence que tu me reproches ; mais tu cesseras de me plaindre quand tu sauras que je lui dois de t’écrire d’une délicieuse solitude où Maurice et moi nous recommençons le roman de notre vie. Le docteur s’étant avisé de dire que le séjour de la campagne me serait utile, cet été, Maurice voulut mettre à profit le premier beau soleil de mai pour aller louer dans les environs de Paris un petit ermitage à mon goût. Nous montons ensemble en cabriolet après le déjeuner, et nous voilà parcourant les bords de la Seine depuis Neuilly jusqu’à Saint-Cloud sans rien trouver qui me convienne, car c’est moi seule qu’on consulte, moi seule qui décide, puisque je suis seule malade et que Maurice est bien persuadé qu’il n’y a que le rétablissement de ma santé qui puisse le dédommager de ses habitudes de la capitale, de ses promenades de flâneur au boulevard au Palais-Royal, au Jardin-du-Roi, au Luxembourg et aux Tuileries. Parvenus au pont de