Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/249

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nus, il devina qu’ils lui étaient amenés par son écriteau, et quand Maurice se fut annoncé comme un acheteur, il offrit de nous accompagner dans les allées du jardin.

» Il faut rendre cette justice à M. Delaprairie (c’est son nom) ; au lieu de nous exciter à admirer, il faisait les honneurs de sa propriété avec une modestie discrète : il est vrai qu’on peut se passer de faire valoir ce qu’on veut vendre, lorsqu’on a Maurice pour chaland. Il trouve tout superbe assez volontiers, de peur d’humilier un commerçant ou un propriétaire ; avec cette politesse du cœur qui est la vraie politesse, lorsqu’il marchande, c’est sans déprécier l’objet qu’on lui offre, et, lorsqu’il refuse d’acquérir, c’est en se plaignant que sa bourse ne soit pas d’accord avec son enthousiasme.

» Cette fois, c’était bien le moins qu’il fût enchanté de ce qu’il voyait, quand il croyait imposer à M. Delaprairie une promenade gratuite. Au reste, Maurice ne mentait pas, et quoique d’une moindre étendue que nous ne l’avions estimé d’abord, le jardin, dessiné par M. Delaprairie lui-même, attes-