Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/274

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Je fus placé à table entre la noble dame et sa sœur mademoiselle Éléonore de Rollonfort.

— Demoiselle jeune, belle, aimable autant que noble sans doute ? demanda Odille.

— Doucement ; elle a été tout cela, madame, avant la révolution,… mais en face de moi j’avais sa nièce, mademoiselle Laure, à qui toutes ces épithètes vont si bien que, tout en répondant sans distraction à je ne sais combien de questions croisées de ses deux tantes, je ne pouvais m’expliquer que par l’invincible puissance de la prédiction qui lui avait été faite, comment notre camarade Tancrède n’avait pas préféré cette charmante cousine à notre sainte mère l’Église. Je ne pus m’empêcher d’en faire la remarque à demi-voix, reprenant un peu mon rôle de hussard, lorsque mademoiselle Éléonore de Rollonfort m’eut confié tout bas que ce mariage entre cousins avait été arrêté depuis leur enfance par les deux branches de la famille.

— Tu ne te permis, je pense, cette franchise qu’après quelques verres de vin de