Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/306

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fond du cœur ; en vérité, mon ami, cette idée devrait plutôt t’animer, si tu avais jamais voulu m’entendre à demi-mot.

— Que veux-tu dire ?

— Je veux dire que, soit envie de sa part, soit vanité, tu n’as pas d’ennemi plus dangereux que ce cher cousin depuis qu’il s’est fait ton ami. Mais les maris sont sourds et aveugles, jusqu’à ce qu’il soit trop tard.

— Sais-tu, Mazade, que si je ne connaissais pas tes préventions contre mon cousin, tu aurais fait de moi le plus ridicule des maris ?

— Sais-tu, Maurice, qu’on arrive à être ridicule autant par excès de confiance que par excès de jalousie ?

— Ma confiance en d’Armentières serait mal placée, je le veux ; mais ma confiance en ma femme ?…

— Eh ! mon cher, je ne vais pas si loin. Un mari n’a-t-il donc à défendre que la vertu de sa femme ? Sa réputation ne risque-t-elle pas encore plus de la langue perfide d’un fat, qui met sa vanité à la compromettre, que de l’amour coupable,