Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/341

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lant sur vous l’œil du monde, le scandale vous préservera des habitudes du vice dont on ne se relève jamais, et vous vous arrêterez à une première faute, pardonnée par Dieu plus indulgent que les hommes…, pardonnée par moi-même, car il y a encore dans mon cœur plus de pitié pour vous que de haine. Oui, femme coupable, vous ne serez plus ma compagne, mais vous resterez la mère de ma fille : comme moi, respectez encore ce dernier titre, qui vous impose à vous-même des devoirs sacrés. Je ne quitterai pas mon pays pour aller vivre sur le sol étranger en proscrit, ou plutôt pour y périr en homme désespéré, sans vous prouver que je sais pardonner. Je vous aimais tant, Odille, que je me cherche à moi-même des torts pour vous trouver moins coupable : malheureuse femme, c’est mon excessive confiance qui est mon plus grand crime àvotre égard. Avant peu vous recevrez mes dernières volontés, mon testament, car lorsque vous lirez ces lignes, je serai déjà mort pour vous, soit que j’échappe à la vengeance des partis, soit que je puisse être