Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

si ce n’était pas pour moi une injure de m’enlever ma fille à l’âge de huit ans, de préférer une maîtresse de pension à sa mère, avant que son intelligence pût sérieusement s’appliquer à de fortes études ; je ne demandai qu’une grâce à cette maîtresse qui m’était préférée, celle de me recevoir comme pensionnaire dans sa maison. Elle y consentit ; Eh bien ! qu’arriva-t-il ? je ne veux pas croire à de cruelles intentions ; je rends justice aux vertus, à la bonté, à la charité de madame Duravel ; peut-être que je fus trop susceptible, mais il me sembla que je la gênais, que j’étais pour elle une Madeleine pénitente dont la présence provoquait l’éternelle histoire du scandale que j’avais donné, et dangereuse pour de grandes demoiselles, comme le serait la lecture d’un roman malgré la bonne morale de son dénouement. Je n’échappai pas à quelques allusions blessantes, et je ne voulus plus courir le risque d’être humiliée devant ma propre fille ; je rentrai donc dans le monde. Voilà un long discours, mon cher Paul, mais vous l’abrégerez en l’écrivant à ma sœur ; il me reste à vous parler