Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/122

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et à ses bons conseils, les deux cent mille francs que m’a laissés votre oncle sont presque triplés. La maison où nous sommes m’appartenait ; je n’y ai plus que mon appartement assuré pendant deux ans encore, mais elle a été vendue le double de ce qu’elle avait été payée par votre oncle.

Au reste, mon cher Paul, lorsque je revis M. d’Armentières il y a dix ans, je ne pouvais lui fermer ma porte sans ingratitude ; son dévouement si calomnié avait failli lui coûter la vie dans un duel, et lui avait fait perdre son état. Enfin, j’étais seule, sans amis, j’avais besoin non pas d’un amant, mais d’un appui, d’un guide ; je m’abandonnai à ses conseils. Pour vous faire mieux comprendre la nature de nos rapports, j’ajouterai que, sans m’avoir jamais parlé d’amour, venant avec la générosité la plus tendre au secours de mon isolement, il m’offrit de m’épouser pour mettre un terme à une situation équivoque. Si j’avais accepté, c’eût été un mariage de raison et de convenance bien plus qu’un mariage d’amour ; oh non, je n’éprouverai jamais pour