Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/152

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— Eh bien ! ma présence ne lui ôtera pas l’appétit, j’espère ; annoncez-lui M. Paul Ventairon.

Le domestique annonça Paul, qui fut introduit dans un élégant boudoir où un jeune homme, qu’il eut peine à reconnaître sous la large draperie d’une robe de chambre à ramages, se leva, et ouvrant les bras, lui donna assez cordialement l’accolade de l’amitié.

— Sois le bien-venu, lui dit-il, mon cher Paul ; nous allons déjeuner ensemble, n’est-ce pas ?

Paul avait déjeuné.

— Eh bien, tu me permettras d’expédier seul ces deux côtelettes, et d’avaler cette tasse de café ; cela ne nous empêchera pas de causer, n’est-ce pas ? Tristan, laissez-nous.

Le laquais sortit et les deux camarades causèrent.

— D’abord, dit M. Farin, que je te félicite d’être venu dans la capitale !

— Et moi, dit Paul avec un peu d’ironie, d’avoir conservé pour le lieu de ta naissance une affection si tendre que tu fais suivre ton nom de celui du moulin paternel ! Ton domestique lui-même a bien soin de vous de-