Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/214

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toire de mademoiselle Maria comme la chose la plus simple du monde, en appuyant beaucoup sur la réputation de vertu de sa compatriote ; mais plus il célébrait les bonnes mœurs de la danseuse, plus madame Duravel se disait tout bas que notre jeune avocat la régalait d’un roman de sa façon. On sait que s’il est un lieu au monde où l’on ne puisse pas croire à la sagesse des actrices, c’est dans un pensionnat de demoiselles. Paul comprit qu’il aurait plus que jamais besoin des bons offices de son ami don Antonio de Scintilla, et il ne remporta pas son portefeuille avant d’avoir été lui rendre une visite. Le grave maître d’espagnol ne put s’empêcher de sourire des soupçons de madame Duravel, et promit de se faire garant à l’occasion de la bonne conduite de notre jeune avocat, sinon de celle de la danseuse dont il n’était pas aussi sûr. « J’ajouterai même, mon cher Paul, dit-il, au risque de faire un peu le mentor, que le salon d’une princesse de théâtre n’est pas précisément celui que je voudrais voir fréquenter à un stagiaire. Les coulisses sont encore plus dangereuses, et si vous