Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/220

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sur leur amitié, elle lui était attachée plus qu’à personne au monde, s’habituant à le considérer comme le second mari que la médisance lui avait imposé, plutôt qu’elle ne l’avait choisi ; mais il était accepté par elle comme pouvant lui rendre l’honneur et le rang d’une femme mariée le jour où les preuves authentiques de la mort de Maurice lui permettraient de changer de nom.

C’était donc autant pour lui que pour elle-même qu’elle était fîère de n’avoir aucune tache dans sa vie, car M. d’Armentières était le seul homme qui pût savoir combien on l’avait faussement calomniée. Il était assez singulier peut-être que de cette espèce de dépendance si long-temps exclusive ne fût pas né un sentiment plus tendre, et que la cousine et le cousin, d’un commun accord, vécussent avant le mariage comme beaucoup d’époux vivent après, le mari jouissant de toute sa liberté, la femme seule fidèle à l’article du Décalogue qui la concerne ; mais il en était ainsi. À ceux qui pourraient prétendre qu’avec toute sa sagesse madame Babandy devait trouver bien froide l’amitié d’un homme qui tous les six