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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/252

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jour, malgré toute notre curiosité d’auteur. Quant à Paul Ventairon, il n’en savait pas plus que ses commensaux, lorsqu’il fut en état de sortir de la maison de santé pour aller enfin embrasser sa tante.

Madame Babandy entrait le même jour en convalescence. Dans l’intervalle le printemps avait succédé à l’hiver ; les marronniers étaient en fleurs, les arbres les plus tardifs étaient revêtus de leurs feuilles, et madame Babandy transporta toute sa maison à son pavillon de Bellevue, où Paul se rendit aussi, encore obligé de soutenir ses pas sur une béquille, mais recouvrant rapidement ses forces et sa gaieté naturelle. Sa tante au contraire semblait frappée d’une langueur au-dessus des secours de l’art, et d’une tristesse que pouvait à peine vaincre par moments la douce influence des plus beaux jours de la fin de mai. Paul ne put s’empêcher de lui en faire l’observation, et madame Babandy lui ouvrit toute son âme : il sut alors qu’elle n’ignorait pas que c’était lui qui avait provoqué M. Bohëmond de Tancarville, et pour quel motif. Elle ne se pardonnait pas le dan-