Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/261

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déjeuner ; c’était l’heure où arrivaient assez régulièrement les journaux et les lettres quand il y en avait. On apporta en effet le journal, mais seul.

— Quoi ! pas de lettre ! dit Odille.

— Vous en attendiez donc une aujourd’hui, ma chère tante ?

— Non…… oui, reprit-elle avec cette inquiétude qui indique une crainte en même temps qu’une espérance. C’est-à-dire, mon cher Paul, que vous vous moqueriez de moi si je vous apprenais que c’est une apparition qui me fait pressentir que je dois recevoir, par lettre ou autrement, quelque nouvelle étrange, ou du moins la confirmation si longtemps attendue de l’événement qui n’a jamais cessé d’occuper ma pensée depuis douze ans et dont le souvenir s’est tout-à-coup ravivé si fatalement en moi.

— Une apparition ! dit Paul avec surprise.

— Oui une apparition, répéta Odille ; si ce mot vous fait pâlir, jugez de mon effroi, lorsque j’ai vu, ou cru voir peut-être, le tombeau s’ouvrir, comme pour mieux me convaincre qu’il contenait réellement celui qui