Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/266

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instincts ; car je ne pensai ni à sonner Lucile ni à vous appeler vous-même à mon secours ; je ne sus que fermer les yeux et me coucher pour mourir, persuadée que le fantôme n’avait ouvert sa tombe que pour m’inviter à y prendre place à ses côtés. Enfin mon angoisse se calma ; je tombai dans un anéantissement qui me sembla en effet le prélude de la mort, et auquel je m’abandonnai avec une sorte de bien-être. Cependant ce n’était qu’un sommeil d’épuisement. Ce sommeil fut bientôt troublé par un rêve, qui me parut le retour de la vision du jardin, mais que je ne saurais, au moment où je vous parle, confondre avec cette première illusion,… si c’était une illusion. Je revis donc Maurice me reprochant de n’avoir pas le courage de supporter sa vue lorsqu’il venait m’apprendre que j’étais libre, et me remettre directement les preuves authentiques de sa mort. En parlant ainsi il me déployait une lettre et un papier…… Vous comprenez maintenant pourquoi j’attendais malgré moi une lettre ce matin quand je me suis réveillée. Néanmoins, mon cher Paul, il