Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/310

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aussi dangereuse de ma vie, je crus entendre, non plus une jeune fille, mais un ange tutélaire qui venait à mon secours. Le vieillard laissa tomber tout ce qui lui restait de colère, comme s’il n’eût pas été moins subjugué que moi par une influence supérieure.

— Dolorès, dit-il, tu me connais mieux que je ne me connais moi-même… Monsieur, puisque vous venez avec nous, vous ne tarderez pas à être irrité autant que je puis l’être contre le fils qui a résisté aux prières de Dolorès. Je vous accepte pour fils, monsieur, quoique avec une fille comme celle qui me reste je m’étonne d’avoir pu penser qu’un autre enfant était nécessaire à ma vieillesse… Votre sœur, monsieur, continua-t-il en appuyant sur ces mots, votre sœur, comme pour réparer l’injure de son premier accueil, votre sœur a refusé pour moi de devenir la femme du plus riche habitant de la Havane, parce qu’elle a craint que son mari ne fût jaloux de son père… Êtes-vous marié, monsieur ?

— Je l’ai été, monsieur, répondis-je, n’osant pas le nier complétement, quoique