Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/337

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combattre dans les rangs de l’armée chilienne envoyée contre les Indiens de l’Arauco ; mais là il ne tarda pas à désobéir au général patriote. Se déclarant indépendant, à la tête de quelques soldats débandés, il fit alliance avec les tribus araucaniennes, et battit avec elles les troupes chiliennes. Ses succès réunirent plus de treize cents hommes sous son drapeau ; alors son ambition ne connut plus de bornes ; il voulut avoir une flotte comme une armée de terre, et, s’étant emparé par surprise d’un brick anglais, puis d’un brick américain, il parvint à augmenter sa marine en s’associant avec des pirates et en forçant les équipages de ses nouvelles captures à servir sur ses bâtiments. C’est ainsi qu’au moment où je lui fus présenté par le Hussard il avait sous ses ordres un capitaine anglais et un capitaine américain, qui lui servaient à la fois d’otages et d’officiers.

Bénavidès arrivait de l’île de Chiloé, où le gouverneur espagnol, ne se croyant pas obligé d’être plus délicat dans ses alliances que le général patriote San-Martin, lui avait promis un détachement de cent hommes et treize