Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/392

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d’en faire le sacrifice à votre repos et à celui d’Isabelle. Je vous ouvre mon cœur sans espoir, décidez de mon sort et croyez que……

— Assez, monsieur, assez, dit enfin Odille en l’interrompant avec dignité ; je n’ai pas besoin que vous veniez si obligeamment à mon aide pour me dicter refus pour refus. Votre générosité, qui ne vous abandonne pas dans cette dernière feinte, veut que la partie soit égale entre nous, que nous soyons également à plaindre, n’est-ce pas ? moi, de ne plus trouver ce second mari qui s’offrait à moi jadis avec une abnégation si touchante ; vous, d’être malheureux dans cette nouvelle passion ? Vous serez long-temps un problème pour moi, mon cousin ; depuis un quart d’heure, je vois pourquoi j’étais obligée de vous croire sur parole quand vous me répétiez autrefois qu’il y avait entre nous mille liens de sympathie, car je n’en trouvais aucun, il faut bien vous le dire. Je m’explique enfin l’ingratitude dont je me reprochais souvent de payer une amitié aussi dévouée, aussi attentive que la vôtre ; car nous autres femmes, nous nous estimons