Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/393

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bien froides quand notre amitié ne ressemble pas un peu à l’amour. Tout s’explique enfin, Théodose : lorsque votre main était dans la mienne, nos cœurs étaient aux antipodes ; je ne pouvais vous comprendre, parce que j’étais la franchise et vous la dissimulation même. Quels ont été vos motifs dans cette longue comédie ? je ne veux pas les connaître. Quant aux miens pour vous soumettre à l’épreuve où vous vous démentez, apprenez qu’ils sont involontaires, et que je n’eusse tiré de votre dévouement d’autre avantage que de pouvoir l’opposer à ceux qui m’ont forcé de vous démasquer malgré moi.

Nous comparions tout à l’heure M. d’Armentières à un comédien : c’était en effet un comédien fort habile ; mais plus il était à son rôle, plus son embarras fut grand de se voir ainsi arrêté au milieu d’une de ses plus belles tirades, par une femme qui depuis douze ans se prêtait si naïvement à toutes les fables dont il composait ses rapports avec elle. Le comble de l’art eût été, selon lui, de finir le roman de leur intimité, comme il se vantait de