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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/445

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croix plate, en or, avec un coulan creux, de la grosseur d’une noix. Elles se paraient d’une grosse ceinture en argent. Les artisanes, les ménagères, au contraire, portaient un clavier en argent, très gros, très large, avec deux longues chaînes. Elles avaient à leur cou une croix d’or à sept diamants ; d’autres fois elles portaient une croix émaillée, blanche d’un côté et noire de l’autre, avec trois diamants, l’un au centre, l’autre au coulan et le troisième à la poire qui appendait, jouant librement. De plus, elles avaient au bras droit un énorme et large coulas en or, avec deux anneaux, larges d’un pouce : nous en avons déjà parlé. Quant aux états plus relevés, ils se distinguaient par la forme de l’habillement qui était un casaquin court, des manches en amadis plus longues, et la nature de l’étoffe moins coûteuse, qui n’était que d’indienne ou chaffracany. Les bijoux étaient une petite maltaise en or, ou un papillon représentant un Saint-Esprit en diamant, appendu à une chaîne de jaseron. La coiffure de ces derniers états étaient la carcasse, la lanterne ou velette à bout.

» Ce goût du luxe, surtout dans la ménagerie, a ruiné plus d’une famille, qui n’a pas craint de mettre plus de cent louis à une croix à sept diamants. »

M. Michel de Truchet a publié dans le journal d’Arles une foule d’articles remplis d’intérêt, que je louerais davantage si je n’étais moi-même trop loué par l’auteur. M. de Truchet a marché avec son siècle : avant la révolution, lorsque Arles avait une académie de trente gentilshommes, il en aurait été le président ; aujourd’hui il est devenu le collaborateur le plus actif du journal dont les rédacteurs sont les véritables académiciens de notre ville. Ce journal vient de réaliser un difficile problème, celui de coaliser les citoyens lettrés d’une ville de province dans un but commun, sans distinction d’opinion. Avec des hommes tels que MM. Estrangien, Jacquemin, Scipion du Roure, le capitaine Bayol et les anonymes dont je n’ai pu encore deviner les initiales, il n’est pas étonnant que le Publicateur con-