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Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/379

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sur les chemins, & sur les herbes des jardins, & sur les choux, pour manger les moucherons qui s’y engendrent. Aussi disoit Aristote qu’il n’y ha de charnure en luy, non plus qu’en une Sauterelle, & qu’il porte une creste de plumes dorees, eslevee dessus la teste. Le Poul estant encores jeune, ha le dessus de la gorge, de l’estomach, du ventre, & le dessus de la queuë jaulnastre. Sa queuë, & ses aelles sont cendrees : mais le dessus du dos est tirant sur le brun. Et pource qu’il n’avoit à vivre que de mouches, & de verms, nature ne luy ha donné sinon un petit bec gresle, comme celuy d’un Roytelet, qui est un peu crochu au bout, au moins es petits encores jeunes. Mais un vieil ha le bec rond, longuet, poinctu, & si noir qu’il n’y ha couleur noire qui le surpasse. Le dedens du bec, tant dessus que dessous, & sa langue sont rouges. Ses jambes sont brunes, tirantes sur le noir. Le dedens des pieds est jaulnastre. Les plumes par le dessus du dos sont de couleur d’ocre. Le dessus du ventre, de la gorge, & du bec est blanc. Ses yeux sont noirs, ombrez de plumes cendrees. Il ha une ligne jaulne au dessus des plumes noires : mais sa creste n’appert point es morts, ains seulement quand il est vif, lequel les dressant, les fait apparoistre en creste. C’est un oyseau, qu’on ne peut bien nourrir en cage : car il est de difficile complexion, tout ainsi que les Fauvettes, & Roytelets : toutesfois lon en peut bien nourrir des jeunes jusques à deux ou trois mois. Quand ce petit oysillon est assis sur quelque branche, on luy voit une tache noire de chasque costé au milieu des aelles, qui est au dessus d’une ligne blanche, situëe au travers de ses aelles. Nature l’ha si bien muny de bonnes plumes mollettes, qu’elles luy entournent le corps de toutes parts : lesquelles combien qu’elles ayent diverses couleurs par le dehors, toutesfois sont toutes d’une couleur noire par le dedens, celle part ou elles luy touchent le corps. Sa queuë est fourchue, de la mesme couleur de celle de la petite Mesange bleuë. Aristote ha fait mention de ce petit oysillon au lieu susdit, le distinguant d’avec le Roytelet, & Tavan, disant en ceste maniëre. Le Tyrant est petit oyseau, duquel la corpulence n’excede celle d’une Sautrelle, ayant une creste de plumes roussettes, eslevees de fort elegante façon : & est oyseau qui ha le chant suave.