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Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/400

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il se nourrist aussi. Il fait quelque voix qui est comme celle du cheval : parquoy volant contre le cheval, il l’espovente, & le fait fuir. Il n’ha guere bonne veuë : & parce il est quelquesfois tué du cheval, s’il le trouve au depourveu. Choses semblables ont esté prononcees par Aristote : esquelles ne trouvons chose aucune, qui ne soit conforme, & qu’on ne puisse avouër nostre Bruant estre Anthus.

De la premiere espece de Mesange.
CHAP. XXIIII.


IL EST requis sçavoir l’endroit ou se nourrissent les oyseaux pour avoir cognoissance d’iceulx : car nous estants quelquesfois trouvez à voir des oysillons moult semblables aux Bergerettes, pensasmes que s’en fussent : & toutesfois c’estoyent celles especes de Mesange, qu’on surnomme Nonnettes : car ayants sceu que la plus grande espece des Mesanges se tient au bois, qui monte & descend à la maniëre des Picsverds, se tenant aux troncs des arbres, cogneusmes au vray que ce ne pouvoit estre une Bergerette, qui hante tousjours le long des ruisseaux, & fait sa demeure à terre. Ceste Mesange n’est veuë si commune en temps d’esté comme en autonne : car lors on en trouve en grand foison : qui est la saison quand les Nonnettes apparoissent, que les Bergerettes faillent. Nostre vulgaire ha trouvé une invention pour prendre les Mesanges, qui est puerile : C’est qu’ils pendent une noix ja entamee, entour laquelle ils tendent plusieurs petits collets simples de queuë de cheval : & les Mesanges voulants venir manger la noix, se pendent par les pieds, & la trouvants les collets, se trouvent prinses. Elles portent une coiffure dessus la teste, comme aussi fait celle espece de petite