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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/107

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D'UNE FEMME DU MONDE.

des gens dont les vêtements trahissent l’humble condition. Qui sont-ils ? Que sont-ils venus faire parmi ce luxe répandu à profusion ? Demandez-leur, ils vous répondront. Ils sont venus, laissant là pour un jour leurs outils de travail ; ils sont venus, fidèles serviteurs d’un maître respecté, vénéré, aimé, ils sont venus, Monsieur, vous apporter l’humble et touchant témoignage de leur profonde reconnaissance. Et cette timide et superbe démonstration en dit plus long, croyez-moi, que le plus long des panégyriques.

« Mais vous êtes plus encore qu’un éminent représentant de la grande industrie. Le peuple vous a confié la défense de ses droits et de ses intérêts ; il ne pouvait la remettre en de plus dignes mains. Dans cette tâche délicate et grande, Dieu vous guidera ; il vous a donné les vertus qui font les vrais hommes politiques, l’honnêteté, l’intégrité, la foi dans une idée, la volonté ferme de la faire triompher coûte que coûte. Il vous donnera la joie d’atteindre le noble but qui séduisit votre activité.

« Vous, Mademoiselle, n’oubliez jamais que vous êtes fille du marquis de Clovers, petite fille du maréchal duc Richard de la Guétry de