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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/108

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LE JOURNAL

Clovers, descendante des plus illustres preux de notre belle histoire. Que tant de gloire vous abrite d’une ombre tutélaire.

« Vous continuerez d’être la chrétienne que nous avons connue, petite fille, jeune fille, sur les bancs du catéchisme de cette paroisse.

« Vous serez l’épouse chrétienne, comme vous fûtes la fille pieuse et dévouée.

« Il m’est pénible de jeter une note de tristesse parmi tant de joie et de bonheur : c’est mon devoir de prêtre. Oui, ne vous faites pas d’illusions, Mademoiselle, vous allez rencontrer sur votre route des obstacles de toutes sortes, des contrariétés, des déceptions, des chagrins que la sollicitude d’une mère incomparable vous avait jusqu’ici épargnés. Ce ne sera plus le couvent, c’est-à dire le calme ; ce sera la vie, c’est-à-dire la tempête. Mais je demeure sans crainte, parce que vous emportez avec vous le viatique qui rend invincible et qui fait victorieux, parce que vous avez la foi.

« Plus tard, bientôt sans doute, vous serez mère. De nouveaux devoirs vous incomberont alors et toujours la Religion vous les indiquera et vous donnera la force de les remplir.