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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/109

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D'UNE FEMME DU MONDE.

« Et maintenant, Monsieur et Mademoiselle, éloignez-vous un instant par la pensée de toute cette foule élégante, élite de l’aristocratie française, de l’aristocratie des sciences, des arts, des lettres, de la politique, de la finance et de l’industrie, de cette foule accourue pour vous apporter un témoignage d’affection et ses vœux de bonheur. Recueillez-vous, afin d’être plus dignes de recevoir le divin sacrement qui va vous unir à jamais.

« Et puis vous partirez, vous franchirez le seuil de ce temple et vous retournerez, vous, Monsieur, à vos occupations, vous, Mademoiselle, au monde qui vous réclame.

« Marchez, époux chrétiens, fièrement et droit. Foulez aux pieds les tentations qui pousseront sous vos pas, comme autant de fleurs séductrices mais empoisonnées. Ne perdez jamais de vue le seul but de votre existence, le ciel.

« La vie vous sera facile et douce, puisque vous vous aimez et que la fortune vous sourit et vous comble. N’oubliez pas toutefois, dans votre félicité, que la terre est couverte de misères, que vous n’êtes, hélas ! qu’une heureuse exception ! Vous êtes riches, ne jetez pas votre richesse au plaisir et à la frivolité.