Aller au contenu

Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/110

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
108
LE JOURNAL

Faites la part des pauvres, faites-la très large. Donnez, donnez : « Qui donne aux pauvres, prête à Dieu. »

« Vous allez maintenant, Monsieur et Mademoiselle, vous joindre à moi dans mes prières. Vous allez offrir votre bonheur à Dieu qui vous l’a donné et, si jamais l’horizon s’obscurcit, vous lui offrirez vos chagrins. Dédaignez les remèdes du monde qui étourdissent mais ne guérissent pas. Encore une fois, regardez le ciel, époux chrétiens ! Regardez le ciel : c’est de là haut que vous viendra toute vraie consolation.

« Ainsi soit-il. »

En entendant ces paroles ; celles surtout ayant trait à un bonheur que je ne connaîtrai jamais, les larmes, à plusieurs reprises, me sont montées aux yeux.

Tout cela n’est-il pas profondément ridicule !

Non pas que je m’élève contre la religion : plus que jamais, je sens que j’en aurai besoin : je n’entends relever ici que ces formules banales, ces tirades déclamatoires, ces louanges sans mesure, sortes de guirlandes fleuries sous lesquelles on dissimule de trop tristes réalités.