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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/112

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LE JOURNAL

être, je le sens, j’en ai la conviction, si douce à ceux qui s’aiment et qui me fait peur à moi… Ah ! non, non ! Je ne peux pas ! Je ne peux pas !… Ce n’est pas ma faute si je le déteste, cet homme !

Que faire !

Que faire ? Mais il l’a dit, lui, le prêtre :

— Regardez le ciel : c’est de là-haut que vous viendra toute vraie consolation.

Seigneur, vous qui dispensez la félicité et le malheur, vous avez jugé bon de me faire souffrir. Seigneur, source de toute sagesse et de toute justice, vous avez pour cela quelque sage et juste raison ; il ne m’appartient pas de la vouloir connaître.

Que votre volonté soit faite !

Paris, 11 février.

— Ne pleure pas, ma chérie, disait ma mère. Maintenant que tu es déshabillée, couche-toi vite de peur de prendre froid.

— Oh ! maman ! ma bonne maman ! Ne partez pas, je vous en prie, je vous en supplie ! Restez auprès de moi, cette nuit !

— Mais c’est impossible, ma mignonne.