Il s’approcha du lit, souriant ; je m’enfonçai sous les couvertures.
Il crut que je voulais badiner, car il se mit à rire.
— Coucou ! fit-il.
Il rejeta le drap qui me couvrait :
— Ah ! la voilà
Cette plaisanterie stupide me révolta.
— Monsieur !…
— Vous voulez rire, je pense, ma chère belle ! Appelez-moi Raoul.
Il approcha sa figure de la mienne, que je rejetai en arrière.
— Raoul ?
— Dame ! Évidemment. Vous n’allez pas m’appeler M. Grandidier long comme le bras, maintenant que je suis votre mari et que vous êtes ma femme, ma petite femme que j’aime, que j’adore !
Il s’était assis sur le lit et m’avait pris une main qu’il caressait et par intervalles couvrait de baisers.
— Si vous saviez comme je suis heureux ! Et qu’on va être bien tous les deux dans le dodo !
Pas une phrase habile, pas une avance ingénieuse ; à chacune de ses paroles, bêtes et triviales, s’accroissait mon irritation.