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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/150

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LE JOURNAL

Roger de Clarance doit y arriver avec Jacqueline vers la fin de la semaine.

Deauville, 4 août.

Il se passe en moi quelque chose d’étrange, que je ne puis m’expliquer. La violente sympathie qui m’attire vers Roger de Clarance n’a fait que s’accroître ; je lui suis aujourd’hui plus attachée qu’hier et cependant je n’éprouve plus le même plaisir à le voir. Ou plutôt non, je m’exprime mal : la joie que je goûte, quand je suis avec lui, aussi profonde, plus profonde que jamais, n’est plus aussi calme, aussi sereine. Mon bonheur n’est plus parfait ; quelque chose lui manque.

Deauville, 5 août.

Vraiment, c’est incompréhensible.

J’ai maintenant, à certaines heures, comme un vague remords de m’être abandonnée à mon amitié pour Roger de Clarance.

Il me semble que j’ai commis une faute. Quelle faute ? C’est ce qu’il me serait impossible