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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/151

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D'UNE FEMME DU MONDE.

de dire, car enfin, et je me le répète à tout instant sans parvenir jamais à me convaincre, je n’ai rien fait de mal.

Qu’ai-je à me reprocher ? Que puis-je donc craindre ?

Deauville, 6 août.

Le trouble qui m’a envahie s’affirme et se développe tous les jours davantage sans pourtant se préciser. Sa cause m’échappe.

Maintenant, en la présence de Roger de Clarance, j’éprouve un véritable malaise, mais un malaise où se mêle comme une sorte de volupté.

Deauville, 12 août.

Mes inquiétudes et mes agitations morales ont eu leur contre-coup physique : je suis malade. Tantôt, la nuit surtout, je suis dans un état de surexcitation tel qu’il m’est impossible de dormir. Tantôt, pendant des après-midi entiers, je reste abattue, épuisée, incapable d’un mouvement. Le docteur, qui vient