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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/153

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D'UNE FEMME DU MONDE.

Je m’apprêtais à m’en retourner, quand j’ai rencontré Roger de Clarance. Il a été surpris de me voir en bonne santé et nr en a témoigné sa satisfaction :

— Vous avez eu raison de sortir, le temps est si beau. Vous venez de faire vos planches ?

— Oui, mais… rapidement.

— Et vous partez ?

— Plus maintenant, puisque j’ai trouvé un homme avec qui causer.

— Vous n’êtes guère aimable pour les autres !

— Vous n’êtes donc pas égoïste, vous ?

— Ma foi, si. Et puisque je vous tiens, j’entends vous garder et vous garder à moi tout seul. Si nous allions faire un petit tour dans la campagne ?

— Ce sera toujours plus agréable que de rester ici, au milieu de tous ces imbéciles !

— Mais quelle mouche vous a piquée ce matin au saut du lit, Raymonde ? Que vous ont donc fait ces pauvres gens, que vous les maltraitiez si fort !…

— Rien de plus qu’à vous : ils m’assomment, voilà tout !

— Alors, nous partons ?

Nous sommes aussitôt montés en voiture.