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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/180

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LE JOURNAL

qu’on en dise, quand ce ne serait que… les Castel-Sarrasin !

Biarritz, 4 octobre.

Dieu, que c’est drôle ! Depuis que mon mari a une maîtresse, tous les hommes me font la cour. Je reconnais bien là leur générosité. Une femme est-elle trompée ? Pourvu qu’elle ne soit pas trop mal tournée, ils s’offrent tous, jeunes et vieux, avec une ardeur touchante, à venger son injure et s’ingénient à lui en fournir le moyen. C’est adorable !

Hier, c’était le vieux duc de Crey, qui voulait à toutes forces m’emmener manger des « puits d’amour » chez le pâtissier, et me débitait, à ce propos, toute une litanie d’affreuses saletés.

Ce matin, c’était le tour au petit Burigan, qui me paraît en avoir assez de Mme de Charley. Ce que je l’ai remis à sa place !

Biarritz, 5 octobre.

J’aperçois à peine Roger de Clarance : je ne sais ce qu’il fait. Il me fuit. Après tout, il a raison et se conforme à mes désirs. Et pourtant !…