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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/181

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D'UNE FEMME DU MONDE.

Biarritz, 8 octobre.

Le temps est superbe. Les journées sont moins chaudes et plus agréables.

Tous les matins je vais au Port-Vieux avec mon bon Toby. Je me promène dans les rues, je regarde les boutiques qui sont toutes pleines de si jolies choses, je fais quelques emplettes et je descends à la plage.

À l’heure du bain, c’est très gai, très animé, et l’on potine ferme. Les toilettes de Jacqueline — elle nous en exhibe tous les jours de nouvelles — font sensation. On l’attend avec impatience, on l’annonce de loin, on la complimente quand elle est là et, dès qu’elle a le dos tourné, tout le monde s’écrie avec une touchante unanimité : « Est-elle assez mal fagotée ! C’est ridicule, grotesque !… Elle est folle, ma chère. »

Et tout cela m’amuse énormément.

À midi et demie, on remonte la rue du Port-Vieux, en groupes zigzaguants, sans se presser : on flâne. C’est à ce moment que s’ébauchent bien des flirts, quelquefois mieux.