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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/194

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LE JOURNAL

je trouvai, non plus ressemblance, cette fois, mais comme identité entre lui et l’autre.

— Non… pas du tout. Je suis très heureuse au contraire ! Très heureuse.

Mon mari tenait la conversation :

— Regardez donc le couple qui est là-bas, dans le coin : ils ne s’embêtent pas, ces gens-là !…

— Mais c’est le petit de Brissac. Avec qui est-il ?

— La Pasqueda, celle qui danse si mal aux Folies-Bergère.

— Elle est jolie.

— Peuh !

— Très jolie, affirma la comtesse. Elle me plaît.

Jacqueline la gratifia d’un regard incendié de colère.

L’autre sourit :

— Vous êtes divine, ce soir.

J’avais envie de rire.

Cependant l’heure avançait.

Je risquai timidement :

— Si on partait ?

Mon mari, qui était en train de détailler une petite femme à la table d’en face, fut néanmoins de mon avis.