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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/195

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D'UNE FEMME DU MONDE.

On se leva. Le chef des tziganes, devant nous, faisait des effets de torse, se cambrait, pour attirer l’attention, chassant le pourboire.

Je fis signe à M. Grandidier.

— Donnez-lui quelque chose.

Il mit une pièce d’or dans l’ouïe du violon et trouvant la plaisanterie spirituelle, il éclata de rire et fit remarquer à tout le monde ce qu’il avait fait.

Le tzigane, comme un singe qui fait le pitre pour avoir une noix, grimaçait, montrait ses dents blanches, gesticulait, s’exténuait en assouplissements, ploiements, saluts.

Au moment de franchir le seuil de la porte, Roger de Clarance, qui était derrière moi, me glissa dans l’oreille :

— Quand peut-on vous voir ?

— Demain, après déjeuner.

— Merci.

On se sépara.

Je me trouvai seule avec mon mari dans le coupé.

Après un silence :

— Il est gentil, ce petit Clarance, me dit-il.

— Charmant garçon.

— Il méritait une autre femme.