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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/247

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D’UNE FEMME DU MONDE.

j’ai pris le lit. Cet après-midi, il m’a fait demander par une femme de chambre s’il pouvait me voir. Je lui ai fait répondre que je me sentais plus fatiguée et que je lui serais reconnaissante de remettre au lendemain une visite pénible.

Paris, 4 mai.

Malgré ma faiblesse j’ai prévenu la visite de M. Grandidier. Je me suis levée et suis allée déjeuner dans la salle à manger. Il y était déjà quand je suis entrée. C’est à peine si nous avons échangé quelques mots. Le repas me paraissait sans fin et je n’ai pu attendre qu’il fût terminé pour me retirer : il m’eût été impossible de supporter plus longtemps l’écrasant silence qui régnait dans cette pièce.

Et dire que telle sera désormais ma vie !

Paris, 28 juin.

Oh ! la mort maintenant peut seule mettre fin à mon supplice !

Il m’était permis d’espérer qu’à la longue, peu à peu, s’évanouirait le souvenir de ce