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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/249

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D'UNE FEMME DU MONDE.

accordé, qu’il brisera le lien qui m’unit à Roger de Clarance.

Pourquoi cela ? Je l’ignore. C’est un pressentiment, voilà tout.

Jusqu’ici, Roger a été pour moi le consolateur dont la parole, toujours bienveillante, réconforte et soutient. Maintenant, qui sait ? Peut-être m’aimera-t-il moins, à cause… Peut-être même s’écartera-t-il de moi, car enfin, cet enfant, c’est le témoignage éclatant de l’union !… Et lui qui ne sait pas, qui ne saura jamais comment… Ah ! mon Dieu ! mon Dieu ! Qu’est-ce que je vous ai donc fait pour souffrir ainsi !

Mon seul, mon dernier espoir est de mourir en lui donnant la vie, à ce petit être maudit, qui vient me voler mon unique et dernière joie.

Paris, 29 juin.

Roger de Clarance est venu aujourd’hui. J’étais résolue à tout lui dire. Mais dès que je l’aperçus, ma volonté chancela et, quelque effort que je fisse pour tenir ma résolution, j’en fus incapable.