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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/254

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LE JOURNAL.

d’abuser un honnête homme ! Ha ! ha ! les jouissances dont vous faisiez fi, il vous les fallait, et je n’étais là, moi qui me croyais votre seul et votre unique amour, je n’étais là qu’à titre de jouet, pour amuser vos loisirs.

Oh comme vous deviez rire derrière moi de cette habile comédie ! Comme vous deviez rire !… Mais c’est fini maintenant, maintenant que j’ai la preuve de votre indigne trahison. Retirez-vous ! Retirez-vous loin de moi ! Vous me faites horreur. Je ne vous connais plus !

Oh ! s’il m’adressait jamais de tels reproches, s’il doutait seulement de ma sincérité, je ne souffrirais pas longtemps, car le coup serait pour moi mortel !

Mais non, non, ce n’est pas possible ! Je divague. Tout cela est ridicule ! Il vient après-demain, je serai forte, je lui parlerai : il comprendra.

Paris, 2 juillet.

Pauvre petit être ! Ce n’est pas de sa faute ce qui arrive.

Je suis injuste, je suis lâche à son égard. M’avouerais-je franchement la raison de ma