Aller au contenu

Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/258

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
256
LE JOURNAL.

— Comme si… c’était « notre » enfant.

Il eut un rire nerveux, ironique, qui me glaça le cœur.

Il dit :

— N’abusez pas, je vous prie !… J’estime avoir été aussi loin que possible dans la voie des « concessions ». Mais il y a des limites que vous semblez ne pas voir. Votre amour maternel, que je ne saurais vous reprocher, vous aveugle et vous empêche de juger clairement. Et c’est là votre excuse.

— Non, je sais ce que je dis.

— Vous êtes folle !

— Roger !

— Il suffit. Me demander de l’aimer, ce petit que j’ai toutes les raisons de haïr, c’était déjà beaucoup. Me demander de le considérer comme mon propre enfant !.. Ah ! voilà bien une idée de femme, une idée de femme enceinte !

— Roger ! Vous me faites mal !

— Non, ce n’est pas possible ! vous vouliez plaisanter ! Ce n’est pas cela que vous avez voulu dire !

Froidement je répondis :

— Si.