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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/261

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D'UNE FEMME DU MONDE.

Paris, 10 juillet.

M. Grandidier, que je n’avais pas mis au courant de la situation, s’en est aperçu.

Aussitôt il a modifié son attitude vis-à-vis de moi. Il a pensé que cet événement serait peut-être un motif à rapprochement. Par quelques amabilités banales il a tâté le terrain ; à déjeuner il me servait lui-même à boire, m’engageait à reprendre des mets qu’il avait trouvés bons, me parlait du temps qui était fort beau, ce dont il se réjouissait parce que cela me permettrait de sortir, de respirer l’air et de me promener agréablement. Enfin il me demanda des nouvelles de ma santé.

C’est là que je l’attendais.

— Il vous faudra prendre toutes sortes de précautions ; on n’en saurait jamais trop prendre dans votre position. Peut-être même serait-il prudent à vous de renoncer au monde pour quelques mois. Mais tous ces petits ennuis inévitables, toutes ces privations passagères vous seront largement payés par le bonheur que vous aurez.

Je l’arrêtai :